Le marché des valeurs du trésor sur les marchés primaire et secondaire dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) est resté dynamique en 2022 avec un accroissement des coûts des émissions pour l’ensemble des instruments mobilisés par les trésors publics. Au cours de la période sous revue, et s’inscrivant sur un trend haussier observé ces trois dernières années, le marché primaire s’est consolidé avec un encours de 5302 milliards FCFA (9 milliards de dollars), soit une augmentation de 14 % par rapport au précédent exercice.
Le segment des Bons du trésor assimilables (BTA) a globalement mobilisé 1534 milliards de FCFA (2,5 milliards de dollars), où il ressort que les BTA d’une maturité de 26 semaines restent les plus prisés, avec un montant émis de 903 milliards de FCFA (1,5 milliard de dollars), représentant 58,9 % du total des émissions de BTA sur la période. Les BTA à 13 semaines arrivent en deuxième position avec un montant levé de 343 milliards de FCFA (573 millions de dollars) tandis que les BTA à 52 semaines sont les moins courus, avec un montant de 288 milliards de FCFA (481 millions de dollars).
S’agissant du segment des Obligations du trésor assimilables (OTA), le montant global levé est de 1379 milliards de FCFA (2,3 milliards de dollars). Par maturité, les émissions des OTA sont dominées par les instruments à 3 ans qui plafonnent à 627 milliards de FCFA (627 millions de dollars), puis viennent respectivement des OTA à 2 ans, 321 milliards de FCFA (536 millions de dollars) et les OTA à 5 ans 263 milliards de FCFA (439 millions de dollars). Ces trois maturités concentrent 87,8 % des montants levés en OTA sur la période sous revue comparativement aux OTA de 10 ans qui représentent 1,3 % du volume global.
La répartition de l’encours des titres par nature des détenteurs finaux montre qu’au 31 décembre 2022, 81,5 % des valeurs du Trésor en circulation sont détenues par les SVT et les autres banques. Grâce à son programme de rachat des valeurs du Trésor, la BEAC détient 5 % des titres en circulation. « Les placements des investisseurs institutionnels (sociétés d’assurance, fonds de pensions, etc.) et des personnes physiques sur ces instruments financiers ont presque triplé en un an, mais restent marginaux, avec 13,5 % de l’encours des titres », souligne la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).
Cette situation s’explique notamment par l’inertie des Spécialistes en valeur du trésor (SVT) des banques n’ayant pas ce statut, qui n’enregistrent pas toujours les titres acquis pour le compte des investisseurs dans les comptes dédiés à ces derniers, les niveaux des taux d’intérêt et de rendement des titres jugés encore faibles par certains investisseurs institutionnels, la faible culture financière des agents économiques (investisseurs institutionnels et physiques) qui demeurent très peu imprégnés des opportunités de placements offertes sur le marché des valeurs du trésor.