Le groupe jihadiste somalien traverse une impasse après la perte de plusieurs de ses dirigeants dans des opérations des forces armées locales et de leurs partenaires internationaux.Il y a plusieurs semaines, le gouvernement somalien a affirmé que ses forces avaient acculé les combattants islamistes, qui étaient poursuivis sans relâche dans leurs poches de cachettes de plus en plus petites et apparemment neutralisées. Les militants du Shabaab, groupe jihadiste qui a fait allégeance à Al Qaida en 2009, mènent une insurrection à caractère religieux en Somalie depuis 2006. Au cours du week-end, des opérations conjointes entre les Etats-Unis et les troupes somaliennes régulières ont permis de tuer plus de 130 combattants du Shabaab lors d’affrontements dans le sud et le centre de la Somalie, où ils sont basés après avoir été chassés de leurs bases dans et autour de la capitale il y a plus de dix ans. Bien qu’il soit difficile de vérifier ces succès apparents des troupes somaliennes avec l’aide de l’armée américaine, al-Shabaab a été sous le feu des critiques, ses commandants de terrain étant éliminés avec une relative facilité, ce qui a causé aux insurgés d’importants revers militaires ces derniers mois. Le week-end dernier, le groupe a perdu une figure clé anonyme, dans un raid des forces spéciales américaines dans le nord de la Somalie. Les observateurs affirment qu’une scission dans ses rangs n’a pas aidé la cause d’Al-Shabaab. L’insurrection au Mozambique, mené par des jihadistes appelés aussi « Al Shababs », mais affiliés à l’Etat islamique, a attiré des jihadistes du groupe somalien, ce qui a conduit Bilal al-Sudani à se séparer du groupe. La scission doit son allégeance à l’État islamique tandis que ce qui reste d’al-Shabaab maintient des liens étroits avec al-Qaïda. Il est prématuré de croire que la récente série de succès remportés par l’armée somalienne reconstituée et ses partenaires internationaux, principalement l’armée américaine, a sonné le glas des militants qui, par le passé, ont montré leur capacité à se regrouper sous la pression. Ils l’ont prouvé en lançant des raids sporadiques et réguliers contre les intérêts de l’État somalien au cœur de la capitale fédérale, Mogadiscio. Les analystes estiment qu’ils conserveront cette capacité offensive à l’aube de la nouvelle année, malgré la perte des trois quarts des pans de territoire dans les régions du sud et du centre du pays qu’ils contrôlent depuis dix ans.
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