Le Kenya a annoncé mercredi 14 septembre 2022, par la voix de son président fraichement élu, William Ruto, le retrait de sa reconnaissance de la pseudo république sahraouie et son soutien au plan marocain d’autonomie.Cette annonce a été faite via un tweet du président après des discussions avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita venu lui présenté les félicitations du Roi Mohammed VI. Dans ce tweet, il est écrit que le “Kenya annule sa reconnaissance de la RASD et prend des mesures pour réduire la présence de cette entité dans le pays”. Un peu plus tard, ce tweet a été supprimé par la présidence kenyane pour être remplacé par un autre où il est mentionné que le « Kenya appuie le cadre des Nations Unies en tant que mécanisme exclusif pour trouver une solution durable au différend sur le Sahara occidental”. En dépit de ce tweet rectificatif, le président kényan Wiliam Ruto maintient toujours sa position. Selon une source diplomatique, citée par le quotidien marocain +TelQuel+, la suppression de la publication de Ruto est due à des contraintes constitutionnelles. Assurant que la nouvelle position du président demeure inchangée — en faveur du Maroc —, la même source explique que la constitution kényane exige du chef de l’État qu’il passe par le Parlement pour que sa décision (de rompre avec le Polisario) soit officiellement adoptée. Il ne s’agit ni d’une volte-face, ni d’une palinodie ni aussi d’un revirement spectaculaire, mais d’une démarche constitutionnelle devant être respectée par un pays connu par son attachement et son respect à ses institutions politiques. Pour sa part, la diplomatie marocaine fait référence à un communiqué conjoint de Rabat et Nairobi, ne citant aucun tweet. Force est de constater que le Tweet de Ruto est annonciateur de profonds chamboulements concernant la question du Sahara au niveau continental. Pays leader de la Corne de l’Afrique, bastion traditionnel et allié inconditionnel des thèses séparatistes au sein des instances africaines aux côtés de l’Algérie et de l’Afrique du Sud, le Kenya, qui faisait office jusqu’à récemment de citadelle imprenable, semble depuis un certain temps vaciller, douter et sur le point de définitivement se rétracter. C’est qu’a été concrétisé avec l’accession de Ruto. Pas plus loin que février 2022, à la faveur de sa présidence tournante du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’UA, c’est ce pays qui avait essayé d’imposer le dossier du Sahara dans le calendrier de cette instance stratégique qui va changer de présidence en décembre. Que son nouveau Président affirme dans un Tweet qui, lui, n’a pas été supprimé, que la question du Sahara relève de la compétence exclusive des instances onusiennes à la veille de la tenue de la traditionnelle réunion d’octobre du Conseil de Sécurité de l’ONU sur le renouvellement du mandat de la MINURSO, constitue incontestablement un tournant majeur dans la position de ce pays au sujet de la question du Sahara. Dans le même sillage, le chef de l’opposition kényane a mis fin aux rumeurs lui attribuant un soutien à la République arabe sahraouie (Rasd). « Les informations qui circulent selon lesquelles j’ai contesté la décision de M. Ruto (président nouvellement élu) de revoir la politique du Kenya à l’égard du Polisario sont erronées. Je n’ai jamais mentionné le Polisario et je suis conscient des relations importantes et bénéfiques entre le Kenya et le Maroc », a écrit Raila Odinga sur son compte Twitter. Le candidat arrivé 2e à la dernière présidentielle kényane du 9 août 2022 d’ajouter: « J’ai remis en question la tendance à faire des déclarations à la sauvette sur des questions importantes ».

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