Au moins 83 personnes ont été tuées et plusieurs autres kidnappées lors d’attaques des présumés rebelles ougandais des « Forces Démocratiques Alliées » (ADF) dans l’Est du pays selon les Nations Unies.Depuis le 10 août dernier, les populations de plusieurs villages de l’Ituri, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), vivent dans la terreur. D’après l’Organisation des nations unies (Onu), une centaine de personnes ont été tuées et au moins 19.000 autres ont été déplacées en trois jours seulement. Il faut dire que dans cette province, les combats entre l’armée régulière et un groupe armé ont été intenses. L’escalade des violences a entraîné la fermeture de certaines structures sanitaires. « L’hôpital général de Lolwa et cinq centres de santé ont suspendu leurs activités en raison de l’insécurité grandissante », a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha, sigle anglais). A en croire ce département du Secrétariat des Nations Unies, 129 structures de santé ont été détruites ou endommagées en Ituri entre 2019 et 2022. Cette situation, poursuit Ocha, affecte l’accès aux soins de santé de plus de 120.000 individus vivant dans la zone. De plus, déplore l’organisme onusien, les violences ont aussi restreint l’accès humanitaire sur place et bouleversé le trafic routier entre la province de l’Ituri et celles voisines du Nord-Kivu et de la Tshopo. Un décompte effectué le 30 juin 2022 établit que près de 137 incidents affectant directement les humanitaires en Ituri ont été signalés. Ailleurs sur le territoire congolais, des affrontements entre l’armée régulière et un groupe armé ont fait, les 30 et 31 août, au moins 14 morts parmi les civils dans la commune de Mongwalu. Environ 4000 personnes ont été contraintes de se déplacer vers la localité de Monbwalu. Les déplacés vivent dans des familles d’accueil et des centres collectifs. En juillet dernier, Mongwalu avait déjà accueilli environ 4000 autres personnes fuyant les combats entre deux groupes armés à Lodjo Mayalibo et Matata. Cette situation dramatique n’empêche pas d’autres civils de prendre le chemin inverse. Si l’on en croit l’Organisation des nations unies, qui reprennent des chiffres d’organisations locales, près de 300.000 personnes sont retournées dans leurs milieux d’origine, notamment dans les zones de santé de Rimba (187.000 personnes retournées), Logo (66.000) et Aungba (48.000), depuis avril dernier. « Cette dynamique est motivée entre autres par la relative amélioration du contexte sécuritaire dans leurs villages », soutient l’Onu, ajoutant que ces populations ont besoin d’assistance (abris, articles ménagers essentiels, vivres, eau potable, etc) « car ayant tout perdu lors de leur fuite ». Entre novembre 2021 et février 2022, l’insécurité née des affrontements armés dans plusieurs villages de Mahagi était à l’origine d’un important mouvement de populations. Dans toute la province de l’Ituri, près de 3 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire dont plus de 1,7 million de personnes déplacées, alertent les Nations Unies.
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