Clay Travis : Parlons un peu business. En tant qu’avocat, je m’attendais à ce que les paris sportifs soient légalisés. Et quand c’est arrivé, la seule fois où je suis allé à la Cour suprême, c’était pour entendre les arguments sur la possibilité pour le New Jersey de légaliser les paris sportifs. En gros, la question était : cela doit-il être régi par une loi fédérale ou chaque État, selon le fédéralisme, peut-il décider librement ? La Cour suprême a dit : « Oui, le New Jersey peut légaliser les paris sportifs ». Et tout a changé du jour au lendemain. Je savais que cela allait devenir un énorme business, une véritable ruée vers l’or. Mais je ne pensais pas que ça allait être aussi lucratif. Très rapidement, OutKick est entré dans le modèle d’affiliation avec les paris sportifs. C’est d’ailleurs ce type de modèle d’affiliation qui attire aujourd’hui des acteurs variés, notamment via des programmes comme 1xBet Partnerie, où les éditeurs peuvent générer des revenus sans devenir opérateurs eux-mêmes. Ben Smith : Et donc, il y avait une déferlante de publicités de la part de toutes ces applis, non ? Oui, une déferlante de dollars. On était soit le meilleur, soit le deuxième meilleur affilié de FanDuel aux États-Unis. C’était nous ou Pat McAfee. Si on avait été tous les trois à Nashville (ma ville natale où est basé OutKick), je vous aurais dit : « Va sur FanDuel et fais un pari ». Et j’aurais reçu 350 $ pour chacun de vous, juste pour avoir ouvert un compte. Ben : Et recevoir autant d’argent, ça ne te rendait pas un peu mal à l’aise ? C’est quand même les lecteurs fidèles qui paient, non ? Clay : Écoute, j’ai toujours été favorable aux paris sportifs. J’espère même que certains lecteurs gagnent contre FanDuel ou DraftKings. Mais c’est comme aller dans un casino : tu sais que le casino est conçu pour que la maison gagne. Cela ne veut pas dire que tu ne peux pas t’amuser avec 50 ou 100 dollars. Pour moi, miser rend les matchs plus intéressants. C’est une forme de divertissement où tu peux peut-être gagner un peu, contrairement à une sortie au resto ou au cinéma. Chaque État devenait un champ de bataille. J’ai immédiatement pensé que c’était comme la fin de la prohibition : chaque État allait se battre pour sa part de marché. Et ça a explosé. On a gagné des millions. Rien que le jour du Super Bowl 2021, on a gagné 2 millions. Ben : Incroyable. Tu dirais donc que la valeur commerciale des médias sportifs est principalement liée aux paris ? Clay : Énormément, oui. On a su profiter du bon moment. On aurait pu continuer à gagner des millions, mais un jour ou l’autre, DraftKings, FanDuel et les autres allaient faire face à la réalité économique. Ils allaient atteindre leur part de marché cible. Et Wall Street allait exiger des résultats. Je savais que cette manne ne durerait pas éternellement. Le modèle d’affiliation allait perdurer, mais dans une version réduite. Certains ont choisi de devenir eux-mêmes opérateurs, comme Barstool l’a tenté. Ils ont voulu devenir le bookmaker. J’ai envisagé l’idée. C’était ambitieux, mais ça a échoué pour eux, même s’ils s’en sont bien sortis. Ben : Pourquoi n’avoir pas choisi cette voie ? Clay : Parce que les gens ne réalisent pas combien il est difficile d’obtenir une licence d’affilié dans chaque État. C’est une industrie régulée. Il faut se faire prendre les empreintes digitales, passer des vérifications d’antécédents dans 30 États… et nous n’avions pas les moyens de rivaliser avec les milliards de FanDuel et DraftKings. En plus, ils étaient déjà bien implantés avec le fantasy sport. J’ai trouvé leur stratégie futée, mais pour nous, c’était trop ambitieux. D’autres médias comme ESPN ou Sports Illustrated ont essayé de créer leur propre site de paris. Ça n’a pas marché : ils n’avaient pas les ressources. Même Wynn et Caesars ont jugé que c’était trop risqué. Il restait donc une option : vendre. Fox avait un partenariat avec FanDuel, notre principal affilié. J’étais déjà sur Fox Sports. J’ai accepté un prix de vente inférieur parce que le partenariat me semblait plus logique. Je ne voulais pas faire uniquement du pari sportif. On a donc vendu à Fox en mai 2021. Ben : Et à combien ? Clay : Officiellement, je ne peux pas le dire. Ben : On parle de 100 millions de dollars. C’est vrai ? Clay : Ce n’est pas une rumeur totalement folle.
The post Les paris sportifs légaux, une ruée vers l’or pour Clay Travis : « On a gagné 2 millions le jour du Super Bowl » appeared first on Journal du Faso.