Une campagne nationale, un geste vital : chaque moustiquaire devient une promesse de vie
Jeudi 19 juin 2025, à Komsilga, la poussière des pistes semblait suspendue, comme pour faire place à un autre combat — celui contre le paludisme— l’un des ennemis les plus meurtriers du Burkina Faso. Dans une atmosphère sobre, mais chargée d’enjeux, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a lancé officiellement campagne de distribution de moustiquaires 2025la campagne nationale de distribution universelle gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MILDA). À ses côtés, agents de santé, leaders communautaires, partenaires techniques et populations locales. Tous rassemblés autour d’un seul mot d’ordre : protéger les foyers, prévenir les drames, sauver des vies.
Un geste simple, un impact immense
Face aux médias et aux familles venues nombreuses, le Premier ministre n’a pas mâché ses mots : « Chaque moustiquaire imprégnée, distribuée, est une arme contre le paludisme. » Un mot fort, à la hauteur du fléau. Le paludisme reste la première cause de consultation médicale, d’hospitalisation et de mortalité infantile dans le pays. Mais au-delà du symbole, la campagne repose sur une logistique nationale de grande envergure. Des centaines de milliers de moustiquaires seront distribuées, porte à porte, dans toutes les régions, avec une attention particulière portée aux zones rurales et aux camps de personnes déplacées.
L’enjeu : toucher les foyers les plus vulnérables
À Komsilga, cette journée a pris des allures de mobilisation communautaire. Les femmes, souvent premières responsables de la santé familiale, ont été placées au cœur de la sensibilisation. Des relais communautaires ont formé les ménages sur l’utilisation correcte des moustiquaires, leur entretien, et la nécessité de couvrir tous les membres du foyer y compris les nouveau-nés. Pour le gouvernement, l’objectif est clair : passer d’un réflexe de traitement à un réflexe de prévention. Un responsable local résume ainsi la stratégie :
« Une moustiquaire n’est pas un don, c’est une assurance. Elle coûte moins cher que le traitement, et sauve plus sûrement que l’urgence. »
Une campagne soutenue, une volonté affirmée
Cette opération bénéficie du soutien de plusieurs partenaires techniques et financiers, dont l’OMSet de l’UNICEF. Elle s’inscrit dans le Plan national de lutte contre le paludisme, qui vise à réduire de 75 % la morbidité d’ici 2030. Pour le Premier ministre, cette initiative est aussi un signal politique fort :
« Nous ne voulons plus que nos enfants tombent malades pour une piqûre de moustique. Le droit à la santé passe par des actes concrets. »
Un filet contre la mort, un tissu d’engagement populaire
Ce 19 juin, à Komsilga, chaque moustiquaire tendue était bien plus qu’un tissu tissé d’insecticide. C’était une réponse populaire à une épidémie silencieuse. Une déclaration de guerre pacifique. Dans un pays souvent confronté à des crises simultanées, le choix de la prévention sanitaire apparaît comme un acte de souveraineté sociale. Et sous les auvents, pendant que les familles récupéraient leurs paquets, c’est un peu d’espoir qui se glissait dans les sacs en plastique : l’espoir de nuits sans fièvre, de réveils sans drame.
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