En Guinée, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) entend braver l’interdiction de manifestation sur la voie publique le 16 février prochain.La capitale guinéenne risque d’être nouvellement secouée par la marche « pacifique » prévue jeudi 16 février par le FNDC. Plusieurs personnes craignent des risques d’affrontements entre les forces de l’ordre. La dernière manifestation contre la junte militaire du 17 août 2022 avait provoqué la mort d’au moins deux personnes par balle. Une conséquence tragique qui n’impacte pas pour autant la détermination de nombreux Guinéens qui appellent de leur vœu pour la fin de la transition et le respect de la Constitution guinéenne. Plusieurs leaders politiques sont cependant placés sous contrôle judiciaire après avoir soutenu les dernières manifestations du FNDC. Le porte-parole du gouvernement de transition, Ousmane Gaoual Diallo, a répondu par mépris lorsqu’il a été interrogé mercredi 8 février sur le nouvel appel à manifester de cette organisation pourtant dissoute en août 2022 par les autorités guinéennes. « Qu’ils (FNDC ndlr) disent ce qu’ils veulent, moi ça ne m’intéresse pas », a-t-il lancé à l’endroit de ses ex-camarades. M. Diallo militait au sein de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), l’un des grands partis d’opposition guinéens dirigé par Cellou Dalein Diallo, avant son exclusion le 1er juin 2022. Nommé porte-parole du gouvernement, cet ancien député de la huitième législature ne rate pas l’occasion de tacler ses anciens camarades de l’opposition avec lesquels il a combattu le régime du président Alpha Condé, renversé en septembre 2021 quelques mois après avoir réussi à être réélu à un troisième mandat controversé. « J’ai appartenu à une organisation qui agissait en toute responsabilité dans ce pays, qui menait un combat réel. Nous étions ici sur le terrain. Je n’ai pas pris l’avion pour aller m’asseoir à Dinguiraye, à Nzérékoré ou Gaoual pour raconter ce que je veux », s’est justifié Ousmane Gaoual Diallo. Depuis le 13 mai 2022, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), l’organe qui dirige la junte depuis le coup d’Etat de septembre 2021 qui a installé à la tête du pays le colonel Mamady Doumbouya, a décidé d’interdire toutes manifestations sur la voie publique de « nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme (de la transition) pour l’instant jusqu’aux périodes de campagnes électorales ». Le porte-parole du gouvernement guinéen a défendu le bien-fondé des mesures interdisant les manifestations politiques sans plus de détails. Il invite ses compatriotes à s’abstenir de toute « protestation et d’œuvrer pour la réussite de la transition ».
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