Les participants à l’atelier de restitution du rapport provisoire sur le développement de la filière textile au Bénin. 3è à partir de la gauche, M. Robert Masumbuko, représentant de la Banque africaine de développement au Bénin et Mme Mariam Chabi Talata Zime Yérima (4è à partir de la gauche), vice-présidente de la République du Bénin.

COTONOU, Bénin, 5 Août 2024 -/African Media Agency(AMA)/-Le bureau pays du Groupe de la Banque africaine de développement au Bénin a organisé le 31 juillet 2024 à Cotonou, un atelier de restitution d’une étude sur la dynamisation de la filière textile béninoise par les acteurs du secteur privé. La rencontre clôture un processus entamé le 9 mars 2023 par un atelier sectoriel qui a permis de collecter des données importantes pour une meilleure compréhension des enjeux de la filière dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui fait partie des principaux producteurs de coton en Afrique.

L’atelier a réuni plusieurs experts et autorités nationales dont la vice-présidente du Bénin, Mme Mariam Chabi Talata Zimé Yérima, les acteurs du secteur privé opérant sur l’ensemble de la chaîne de valeur locale du coton, les métiers de support (finance, formation, transport, logistique, etc.) ainsi que les représentants des partenaires techniques et financiers du Bénin.

La rencontre a permis d’identifier les opportunités et de faire des propositions structurantes pour renforcer la dynamisation de la filière coton.

L’étude a révélé de nombreuses opportunités de développer la chaîne de valeur textile allant des unités de production pour les accessoires, à la confection, la logistique, la distribution ou encore les solutions pour l’entretien des articles textiles. D’autres opportunités portent sur la production d’articles textiles à usage médical, ou pour l’ameublement, les cosmétiques, l’automobile ou l’alimentation. La seule filière des serviettes hygiéniques pourrait générer plus de 13 millions de dollars (8 milliards de francs CFA) par an de ressources pour le pays. L’étude a souligné les nombreuses opportunités de création de dizaines de milliers d’emplois qualifiés pour les jeunes et les femmes.

Le rapport a aussi mis en lumière les possibilités pour la Banque de contribuer au développement socioéconomique de l’industrie textile au Bénin et appelé les dirigeants à prendre des décisions pour accompagner le développement de nouvelles filières locales.

Mme Nathalie Adikpeto Daouda, experte secteur privé textile auprès de la Banque africaine de développement, lors de l’atelier de restitution le 31 juillet 2024 à Cotonou.

Outre la fibre textile à partir du coton, l’étude a mis en exergue les potentiels économiques colossaux, et la possibilité de créer plus de 45.000 emplois dans une nouvelle filière structurée autour de la fibre de feuille d’ananas.

Mme Nathalie Daouda, consultante experte secteur privé textile au bureau pays de la Banque africaine de développement au Bénin qui a réalisé l’étude a déclaré : « Les potentiels de revenus additionnels pour l’économie béninoise sont supérieurs à cinq milliards de dollars américains (3.000 milliards de FCFA) par an. Et pour convertir ces projections, il n’y a pas beaucoup d’efforts à fournir car le Bénin dispose déjà des ressources naturelles et humaines pour effectuer le travail. Il reste à élaborer un plan national et à le mettre en œuvre. L’État béninois a largement prouvé sa capacité à relever des paris ambitieux ».

La vice-présidente de la République, Mme Mariam Chabi Talata Zime Yérima a félicité la Banque pour son engagement à soutenir une économie béninoise inclusive mais surtout, pour « le réalisme, la complétude, la faisabilité » de l’étude. « Ce rapport (…) est une sorte de plan stratégique sur le renforcement de notre économie à travers la filière textile, et reste pertinente pour nous, parce que le développement de notre économie par le renforcement de cette filière permettra de créer de nombreux emplois », a-t-elle souligné.

« Ce plan stratégique est déjà le premier maillon des étapes à suivre pour passer des idées aux actions et de la théorie à la pratique », a ajouté Mme Yérima. Elle a insisté sur le potentiel de création d’emplois pour les femmes et les jeunes, mais aussi sur le potentiel économique et social d’une exploitation stratégique de la fibre de feuille d’ananas pour l’industrie textile béninoise.

Fondatrice de la maison Mod’Ukpè, spécialisée dans le pagne tissé et la confection de vêtements pour femmes, Mme Faridatou Yekini, a reconnu que plusieurs actions sont en cours pour dynamiser les petites et moyennes entreprises (PME) locales, avec une attention particulière pour les entreprises dirigées par des femmes. « Je suis particulièrement reconnaissante de constater qu’il est désormais possible pour les jeunes créateurs de bénéficier d’accompagnement et de financement pour leurs initiatives dans le secteur du textile. Cette évolution marque une étape significative vers la croissance et la durabilité de notre industrie », s’est-elle félicitée.

« La Banque africaine de développement a bien fait de créer un cadre favorable pour encourager les collaborations, notamment par les visites de la zone industrielle de Glo Djigbé et des séances de renforcement des capacités des petites et moyennes entreprises. Ces initiatives ont permis de formaliser et structurer mon entreprise, Safari Textiles Afrique et de nouer des partenariats fructueux. La suite logique serait maintenant le financement des entreprises qui font les efforts de se mettre au pas, accompagné d’un suivi sérieux pour assurer une bonne gestion des fonds », a plaidé Caleb Menou, co-fondateur de la marque, Safari Textiles Afrique.

Le chef du bureau pays de la Banque au Bénin, Robert Masumbuko, a souligné le potentiel économique et de développement social inclusif dans cette filière, une véritable aubaine pour le Bénin, a-t-il dit. « L’écosystème béninois regorge de femmes et d’hommes talentueux qui produisent tous les jours des articles textiles d’une grande beauté. Mais toutes et tous, ont largement exprimé le besoin d’un plan concerté pour les aider à augmenter non seulement les volumes mais également la qualité de leur formation. Ils ont besoin d’assistance pour acquérir ou accéder à des équipements modernes de qualité pour la transformation et la confection et surtout pour accéder aux marchés locaux et internationaux avec des solutions textiles qualitatives et compétitives », a-t-il déclaré.

L’une des missions de la Banque auprès du secteur privé, est d’intervenir financièrement de manière intelligente et agile pour apporter un soutien efficace aux acteurs des différentes chaînes de valeur, a conclu M. Masumbuko.

Distribué par  African Media Agency (AMA) pour la Banque Africaine de Développement.

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